mardi 3 janvier 2017

Extrait numéro 5

Bonjour de nouveau, 

Comme promis ce matin je vous poste maintenant l'extrait numéro 5.
Bonne lecture !


__________

Voir le PDG d’une grande entreprise de transport dans mon modeste salon fait paraître mon appartement trop petit pour lui. J’ai soudain honte de la déco, et même de mon plaid qui est étendu sur le canapé. 

- Si tu veux, il y a du vin dans la cave à vin à côté du frigo, où il y a des sodas et de la bière dans la porte du réfrigérateur. Sers-toi, fais comme chez toi, je fais au plus vite.

   Nicolas ne fais que regarder la déco de mon appartement, alors que je me dirige vers la salle de bain. Dans mon champ de vision, j’aperçois Titan qui suit mon patron comme son ombre. Avec un sourire aux lèvres, je vais chercher une tenue décontractée et me rend dans la salle de bain.
   L’eau chaude me permet de me nettoyer de l’activité de ce début de soirée mais il me fait prendre conscience d’une chose : Nicolas, mon patron et mon client, est dans mon appartement. S’il n’avait été que mon client, il n’aurait jamais connu son existence. S’il n’avait été que mon patron, et qu’il tombait sur mes mails, je ne donnerais pas cher de ma peau. Prise de panique, je me dépêche de sortir de la douche et de m’habiller : un débardeur noir, un jeans « slim » bleu, un ensemble de lingerie en dentelle et des ballerines. Une tenue plutôt classique.
   En entrant dans le salon, je suis prise d’un fou rire : Nicolas et Titan se regardent dans le blanc des yeux. Je me crois donc au théâtre avec dans le rôle d’Hamlet Nicolas et dans le rôle du crâne Titan. En m’entendant glousser, Titan se détourne de son potentiel casse-croûte et trottine vers moi.
   Nicolas s’approche également.

- Au moins, avec une bête pareille, tu es sûre d’être en sécurité la nuit ou dans la rue. C’est vraiment une belle bête. Depuis combien de temps l’as-tu ?

- Titan est avec moi depuis deux ans maintenant. Je l’ai recueilli dans un refuge, en banlieue. Et ne crois pas qu’il serait capable de me protéger : si un cambrioleur venait à entrer chez moi avec un os à moelle, je sais déjà où ira sa fidélité.

   Nous rions ensemble alors que Titan sait qu’on parle de lui. Il gambade dans l’appartement, heureux comme un chiot. Nicolas s’approche un peu plus et sort de sa veste une enveloppe kraft.

- Je sais que tu voulais aller sans un bar, mais je préférerais que cela se fasse dans le plus grand secret. Je n’ose imaginer si les japonais apprenaient que j’ai engagé une personne comme toi pour m’accompagner…

   Je ne réagis pas à la remarque, puisque je la trouve justifiée. Cependant, comprenant son erreur, il plaque soudain sa main devant sa bouche et prend un air contrit.

- Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas dire ça… Enfin pas de cette façon… Excuse-moi…
   Je le laisse s’empourprer, pour la forme, puis je lui touche le dos de la main.

- Tu sais, je sais vivre avec ça. Je n’ai pas besoin de ta sollicitude. Je sais très bien pourquoi tu m’as engagé, en tant qu’escort. Seulement, je ne vois pas pourquoi tu m’as embauché en tant qu’agent logistique. Alors est-ce qu’on pourrait en parler, s’il te plaît ?

   J’arrive à le mettre un peu plus à l’aise, mais il garde son air contrit.

- En réalité, je trouve que tu as beaucoup les compétences requises pour ce travail. Je t’assure que ça n’a rien avoir avec le fait que tu es, d’une certaine façon, mon agent de liaison dans un tout autre contrat.

   Cette fois-ci c’est à moi de rougir.

- Mais, je dois avouer que j’ai été surpris quand j’ai vu que c’était toi, la jeune femme que je devais rencontrer pour l’entretien. Et je vais te faire une confidence.

   Nicolas se décale un peu sur le canapé pour s’approcher de moi.

- J’étais de très mauvaise humeur quand je suis sorti de ma réunion. Puis quand je t’ai vu dans ce bar, tu as éclairé ma journée. Et en te voyant dans mon bureau, j’étais perplexe et un peu énervé. Mais je me suis rendu compte que c’était le stress qui me faisait régir de la sorte, et non tes compétences professionnelles. Et je voulais m’excuser, pour cela.

   Nicolas et moi ne sommes que séparés de quelques centimètres. Le rouge nous monte aux joues mais, avant de faire une bêtise, je détourne le regard et me dirige vers la cave à vin.

- Je ne t’en veux pas. Il faut dire que j’aurais régi de la même façon je pense. Un peu de vin blanc ?

   Nicolas acquiesce, déçu de la fin de cet échange. Je m’acharne à ouvrir la bouteille, sers deux verres, puis reviens vers le canapé. Titan est endormi sur son panier, un léger ronflement sort de ses babines.

- Je ne voulais surtout pas que tu te méprenne et que tu me prennes pour.. eh bien, disons le salopard de service, dit-il en saisissant son vin. Je ne suis pas non plus un manipulateur.

- Pas comme Nathalie…

Ces mots m’étaient sortis comme ça, une pensée fugace. Nicolas penche la tête sur le côté et ne fais que soupirer.

- Comme tu dis. Nathalie n’a jamais apprécié mes collaboratrices, ni même les hommes. Elle doit croire que je pourrais être attiré par les hommes autant que par les femmes ; elle a déjà réussi à faire changer de postes trois de mes collaborateurs, des deux sexes. Elle est juste très attachée à moi, comme une mère. À moins que cela n’aille plus loin, mais je ne me focalise pas là-dessus. Tout ce que je veux d’elle, c’est un travail exemplaire. Tout comme le tien. Tes notes étaient parfaites, cela nous aidera beaucoup pour l’organisation de la réception.

   Je le remercie et prends une grande gorgée de vin, pour me calmer. j’ai encore en tête le ton cassant que Nathalie a pris devant moi. Elle faisait comme si j’étais une domestique. Cela m’insupportais toujours quand mon père prenait ce ton avec ses employés.

- Au moins, on sait qu’elle ne te trahira pas pour cette présentation. Elle tient beaucoup trop à toi pour gâcher ta soirée de signature.

   Nicolas tourna la tête vers moi et sourit. Nous buvons notre verre de vin en parlant de nos vies respectives. Une fois nos verres finis, je me lance sur le contrat qui m’intéresse le plus.Voir le PDG d’une grande entreprise de transport dans mon modeste salon fait paraître mon appartement trop petit pour lui. J’ai soudain honte de la déco, et même de mon plaid qui est étendu sur le canapé. 

- Si tu veux, il y a du vin dans la cave à vin à côté du frigo, où il y a des sodas et de la bière dans la porte du réfrigérateur. Sers-toi, fais comme chez toi, je fais au plus vite.

   Nicolas ne fais que regarder la déco de mon appartement, alors que je me dirige vers la salle de bain. Dans mon champ de vision, j’aperçois Titan qui suit mon patron comme son ombre. Avec un sourire aux lèvres, je vais chercher une tenue décontractée et me rend dans la salle de bain.
   L’eau chaude me permet de me nettoyer de l’activité de ce début de soirée mais il me fait prendre conscience d’une chose : Nicolas, mon patron et mon client, est dans mon appartement. S’il n’avait été que mon client, il n’aurait jamais connu son existence. S’il n’avait été que mon patron, et qu’il tombait sur mes mails, je ne donnerais pas cher de ma peau. Prise de panique, je me dépêche de sortir de la douche et de m’habiller : un débardeur noir, un jeans « slim » bleu, un ensemble de lingerie en dentelle et des ballerines. Une tenue plutôt classique.
   En entrant dans le salon, je suis prise d’un fou rire : Nicolas et Titan se regardent dans le blanc des yeux. Je me crois donc au théâtre avec dans le rôle d’Hamlet Nicolas et dans le rôle du crâne Titan. En m’entendant glousser, Titan se détourne de son potentiel casse-croûte et trottine vers moi.
   Nicolas s’approche également.

- Au moins, avec une bête pareille, tu es sûre d’être en sécurité la nuit ou dans la rue. C’est vraiment une belle bête. Depuis combien de temps l’as-tu ?

- Titan est avec moi depuis deux ans maintenant. Je l’ai recueilli dans un refuge, en banlieue. Et ne crois pas qu’il serait capable de me protéger : si un cambrioleur venait à entrer chez moi avec un os à moelle, je sais déjà où ira sa fidélité.
   Nous rions ensemble alors que Titan sait qu’on parle de lui. Il gambade dans l’appartement, heureux comme un chiot. Nicolas s’approche un peu plus et sort de sa veste une enveloppe kraft.

- Je sais que tu voulais aller sans un bar, mais je préférerais que cela se fasse dans le plus grand secret. Je n’ose imaginer si les japonais apprenaient que j’ai engagé une personne comme toi pour m’accompagner…

   Je ne réagis pas à la remarque, puisqu’elle est justifiée. Cependant, comprenant son erreur, il plaque soudain sa main devant sa bouche et prend un air contrit.

- Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas dire ça… Enfin pas de cette façon… Excuse-moi…

   Je le laisse s’empourprer, pour la forme, puis je lui touche le dos de la main.

- Tu sais, je sais vivre avec ça. Je n’ai pas besoin de ta sollicitude. Je sais très bien pourquoi tu m’as engagé, en tant qu’escort. Seulement, je ne vois pas pourquoi tu m’as embauché en tant qu’agent logistique. Alors est-ce qu’on pourrait en parler, s’il te plaît ?
   J’arrive à le mettre un peu plus à l’aise, mais il garde son air contrit.

- En réalité, je trouve que tu as beaucoup les compétences requises pour ce travail. Je t’assure que ça n’a rien avoir avec le fait que tu es, d’une certaine façon, mon agent de liaison dans un tout autre contrat.

   Cette fois-ci c’est à moi de rougir.

- Mais, je dois avouer que j’ai été surpris quand j’ai vu que c’était toi, la jeune femme que je devais rencontrer pour l’entretien. Et je vais te faire une confidence.

   Nicolas se décale un peu sur le canapé pour s’approcher de moi.

- J’étais de très mauvaise humeur quand je suis sorti de ma réunion. Puis quand je t’ai vu dans ce bar, tu as éclairé ma journée. Et en te voyant dans mon bureau, j’étais perplexe et un peu énervé. Mais je me suis rendu compte que c’était le stress qui me faisait régir de la sorte, et non tes compétences professionnelles. Et je voulais m’excuser, pour cela.

   Nicolas et moi ne sommes que séparés de quelques centimètres. Le rouge nous monte aux joues mais, avant de faire une bêtise, je détourne le regard et me dirige vers la cave à vin.

- Je ne t’en veux pas. Il faut dire que j’aurais régi de la même façon je pense. Un peu de vin blanc ?

   Nicolas acquiesce, déçu de la fin de cet échange. Je m’acharne à ouvrir la bouteille, sers deux verres, puis reviens vers le canapé. Titan est endormi sur son panier, un léger ronflement sort de ses babines.

- Je ne voulais surtout pas que tu te méprenne et que tu me prennes pour.. eh bien, disons le salopard de service, dit-il en saisissant son vin. Je ne suis pas non plus un manipulateur.

- Pas comme Nathalie…

Ces mots m’étaient sortis comme ça, une pensée fugace. Nicolas penche la tête sur le côté et ne fais que soupirer.

- Comme tu dis. Nathalie n’a jamais apprécié mes collaboratrices, ni même les hommes. Elle doit croire que je pourrais être attiré par les hommes autant que par les femmes ; elle a déjà réussi à faire changer de postes trois de mes collaborateurs, des deux sexes. Elle est juste très attachée à moi, comme une mère. À moins que cela n’aille plus loin, mais je ne me focalise pas là-dessus. Tout ce que je veux d’elle, c’est un travail exemplaire. Tout comme le tien. Tes notes étaient parfaites, cela nous aidera beaucoup pour l’organisation de la réception.

   Je le remercie et prends une grande gorgée de vin, pour me calmer. j’ai encore en tête le ton cassant que Nathalie a pris devant moi. Elle faisait comme si j’étais une domestique. Cela m’insupportais toujours quand mon père prenait ce ton avec ses employés.

- Au moins, on sait qu’elle ne te trahira pas pour cette présentation. Elle tient beaucoup trop à toi pour gâcher ta soirée de signature.

   Nicolas tourna la tête vers moi et sourit. Nous buvons notre verre de vin en parlant de nos vies respectives. Une fois nos verres finis, je me lance sur le contrat qui m’intéresse le plus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire