Bonjour,
Voici l'autre extrait qui, lui, mérite beaucoup plus d'attention quant aux commentaires.
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Je ne pense pas à me reculer tout de suite. Nicolas ne se rend pas
encore compte de ce qu’il fait. Puis ça lui vient comme un déclic,
et il se détache de moi.
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Je ne voulais pas, je… Je suis désolé, c’était pas prévu…
-
Ce n’était pas prévu ? Dis-je pour le taquiner. Et ta crise
de folie ? Elle était prévue ?
Je ne lui laisse même pas le temps de s’expliquer.
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On va mettre cela sur le compte de la boisson. Même si je ne suis
pas mécontente de ce baiser, ça ne doit pas se reproduire. On est
bien d’accord ?
Il acquiesce, tout penaud et honteux de son geste.
-
Bon, je crois qu’il ne reste plus qu’à signer. Et je vais
rentrer chez moi. Je ne vais pas abuser de ton temps plus longtemps.
Ses doigts tremblent quand il prend le stylo, sa signature n’est
pas très assurée mais il a signé. Il se dirige ensuite vers la
porte de l’appartement. Je le suis et lui ouvre la porte.
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Voilà, on se voit demain au bureau ?
Nicolas ne fait que grommeler une vague réponse avant de s’engager
dans les escaliers. Je referme la porte et me met à ma fenêtre. Sa
voiture est garée juste en dessous de ma fenêtre de salon. Je
l’épie au travers des rideaux. Il reste quelques minutes adossé à
sa voiture, le regard dans le vide. Puis relève les yeux vers mon
étage, secoue la tête. Il s’engouffre ensuite dans la voiture et
cette dernière disparaître de mon champ de vision.
Je retourne dans mon salon. Il n’est que vingt heure trente mais
déjà je suis fatiguée. Je passe une veste et va promener Titan
quelques minutes. Puis, en revenant, je m’effondre sur mon lit et
passe la nuit la plus dure de ma vie.
En arrivant au travail, le lendemain, j’hésite à prendre une
décision : dois-je lui avouer la raison de ma froideur de la
veille, où dois-je lui cacher ?
Je revois encore son visage, d’une tristesse immense. Mais son
expression gênée me fait sourire en attendant l’ascenseur.
Malheureusement, il se trouve dans l’ascenseur quand celui-ci
s’arrête à l’entrée.
-
Bonjour Sophie. Je vois que vous êtes enjouée.
Son ton est plein de reproche. M’en veut-il de sourire ? Je ne
me débine pas et le regarde droit dans les yeux.
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Je ne suis pas enjouée. J’ai passé la nuit la plus dure de ma
vie. Je n’ai presque pas dormi, je n’ai rien mangé ni hier soir
après votre départ, ni ce matin tellement j’étais nerveuse.
-
Je remarque que vous êtes revenu aux vouvoiements. Il est vrai que
nous étions un peu trop familier l’un envers l’autre, c’est un
fait. Et ce n’est pas la peine de me mentir : vous n’avez
pas du tout l’air nerveuse.
Son ton est très dur. Cela me fait de la peine de le voir ainsi. Il
me semble fatigué.
-
Et vous ne prenez pas cet air arrogant et dur avec moi. Je sais qu’il
n’en est rien.
L’ascenseur s’arrête à mon étage et je sors sans lui souhaiter
une bonne journée. Je ne le regarde même pas mais, en arrivant dans
mon bureau, je me sens désemparée.
La matinée se déroule tranquillement, mis à part les intrusions de
Nathalie dans mon bureau pour me demander d’aller faire du café ou
des photocopies. Aucun appel de Nicolas, aucun agent de sécurité
n’est venu pour me dire que j’étais virée, alors que j’aurais
dû l’être. À cette pensée, je me sens énervée : je
déteste le favoritisme.
À
la pause déjeuner, Nicolas descend à notre étage. Il ne s’arrête
même pas pour passer à mon bureau, il va directement dans celui de
Nathalie. Je sors m’acheter un sandwich et, quand je reviens, je
croise Nicolas à l’ascenseur.
Il ne me dit rien mais, une fois dans mon bureau, Nathalie débarque
surexcitée.
-
Dis-moi, je vais devoir quitter le travail un peu plus tôt
aujourd’hui. Nicolas m’invite à un repas d’affaire. Il faut
que je rentre enfiler quelque chose de plus classe et de plus
convenable. Est-ce que tu peux te charger du reste du classement sans
moi ?
Avais-je le choix ? Sans même attendre ma réponse, Nathalie
repartit dans son bureau récupérer ses affaires et partit en
trombe. Il n’était que deux heures de l’après-midi, et déjà
elle rentrait chez elle pour un repas prévu vers dix-neuf heures...
En plein milieu de l’après-midi, l’une des secrétaires de
l’étage vint toquer à mon bureau.
-
Bonjour, nous n’avons pas été présentées. Je m’appelle Annie,
je suis la réceptionniste de cet étage. Et vous êtes Sophie c’est
ça ? Excusez-moi de vous déranger mais Monsieur Guillot vient
d’essayer d’appeler le bureau de Nathalie, pour qu’elle lui
monte un papier. Savez-vous où elle peut être ?
-
Oui, elle est rentrée chez elle. Une affaire urgente paraît-il. Si
vous voulez je peux lui apporter ? J’avais d’autres
documents à lui faire signer.
Quelle aubaine ! Javais enfin la chance d’aller m’expliquer
avec ce goujat. Annie me donna le document à monter au dernier étage
et pris la direction de l’ascenseur, nerveuse.
Devant son bureau, ma main refusait de m’obéir et de toquer à sa
porte. Alors que je prenais mon courage à deux mains, un homme
ouvrit la porte et faillit me bousculer.
-
Oh pardonnez moi mademoiselle, je ne vous avez pas vu !
-
Non, laissez c’est moi qui suis désolée. Est-ce que Monsieur
Guillot est là ?
-
Bien entendu, je vous le laisse.
Il me laissa entrer et ferma la porte du bureau derrière moi.
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Je viens vous apporter le compte-rendu de Nathalie, sur son travail
concernant certains dossiers.
-
Merci, mais j’avais demandé à Nathalie de me l’apporter.
Je
m’approche du bureau et pose les documents sur ce dernier.
-
Veuillez l’excuser, mais elle a dû partir en urgence, un
rendez-vous important ce soir qui nécessitait qu’elle rentre chez
elle immédiatement.
Nicolas parut troublé. Nathalie ne l’avait pas prévenu ?
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Si vous voulez bien vous asseoir, Mademoiselle, je pense que nous
avons certaines choses à nous dire, n’est-ce pas ?
Je
m’avance vers les canapé, situés près de la porte, qu’il me
désigne de la main. Nous sommes assis, l’un en face de l’autre,
séparés par une table basse en verre.
-
Je voulais avant tout m’excuser pour le comportement et la façon
dont je vous ai parlé aujourd’hui, dis-je en prenant les devants.
Je comprends aussi que, au vue de la relation un peu particulière de
notre premier arrangement, il est difficile de travailler dans de
telles conditions. c’est pourquoi, en plus des documents sur les
dossiers de votre collaboratrice, je vous ai déposé ma lettre de
démission. Et je comprendrais parfaitement que vous ne vouliez pas
continuer notre autre arrangement, bien que ce dernier ne devrait en
aucun cas souffrir de cette malencontreuse situation.
Nicolas me regarda, peiné et paniqué. Il prit son crâne entre ses
mains et commença à se frotter les cheveux. Que pouvait-il bien
ressentir ? De la colère , de la tristesse ? Du
soulagement ?
Alors qu’il ne manifestait aucune tentative de réponse, je me
levais, prenant congés. Arrivée près de la porte, il m’avait
déjà rattrapé et me retenait par le bras.
-
Sophie, pardonnez ma rudesse. Je suis vraiment désolé de ce que
nous nous sommes dit ce matin et de ce qu’il s’est passé hier.
j’espère vraiment que vous arriverez à trouver la force de me
pardonnez. Et je vous prie de récupérer votre lettre de démission :
j’ai vraiment besoin de vous ici.
-
Je ne peux rester, Monsieur, dis-je en tentant de me libérer. Les
relations que j’entretiens avec vous ne sont pas compatibles avec
le travail que nous devons accomplir ensemble. De plus, ce n’est
vraiment pas la peine d’essayer de me rendre jalouse avec l’une
de vos collègues, cela ne fera que lui donner l’impression de
valoir à vos yeux alors qu’il n’en est rien. Est-ce que je me
trompe ?
Nicolas prit le temps de la réflexion.
-
Je vous propose quelque chose : dînez avec moi ce soir.
j’annule mon repas avec Nathalie, et je vous emmène manger dans
une restaurant de la capitale. Qu’en dites-vous ? Ce sera là
une bonne occasion de se raconter nos vies, et surtout de me faire
pardonner.
-
Mais vous oubliez Nathalie ! Je ne crois pas qu’elle sera
ravie de savoir que je l’ai dénoncée pour un abandon de poste. Et
je ne suis pas sûre que ça lui fasse plaisir de savoir que vous
avez renoncé à un dîner avec elle pour sortir avec moi.
-
Ne vous en faites pas pour vos relations de travail, je m’en
occupe. Je viens vous chercher à 19h ? je vous en supplie,
dites oui.
Je le regarde et ne peux résister à rire devant son air déprimé.
j’accepte et il me laisse enfin sortir de son bureau. Alors que je
ferme la porte, je remarque que nous portons le même sourire niais
et béat sur le visage.
Après
qu’elle soit sortie de mon bureau, Jack me rend de nouveau visite.
-
Sympa ta nouvelle collaboratrice, fais moi penser que je dois
absolument assister aux prochaines réunions de sélection du
personnel.
-
Tu n’y es pas du tout, Jack. Certes, c’est une nouvelle
collaboratrice mais c’est aussi la professionnelle vers laquelle tu
m’as dirigé. C’est elle qui va m’accompagner à la soirée de
signature.
Soudain las, je m’assis à mon bureau.
-
Je sais reconnaître quand quelque chose te tracasse. Dis moi ce qui
te dérange, c’est le fait de la payer en plus un salaire dans ton
entreprise et dans le privé ?
-
Non, ce n’est pas tellement cela. Disons que je commence vraiment à
me sentir bien avec elle, sans pour autant aller plus loin. Mais une
petite dispute me fait faire n’importe quoi et j’ai accepté de
dîner avec Nathalie ce soir, par jalousie sans doute. Mais je l’ai
invité elle. Que dois-je leur dire ?
Jack s’approcha et se cala dans l’une des chaises présentes en
face de mon bureau.
-
Le temps que tu as pris pour discuter avec ta nouvelle
collaboratrice, je suis descendu voir Nathalie. Elle est en abandon
de poste, aussi tu pourrais très bien lui dire que c’est pour cela
que tu refuse de dîner avec elle ; après tout, elle a laissé
la nouvelle gérer seule l’inventaire des ressources archivées du
secteurs Asie, ce qui n’est pas une mince affaire à deux mais avec
une nouvelle c’est encore plus compliqué. Ensuite, il prit son air
graveleux, en ce qui concerne cette charmante demoiselle, tu n’es
lié à elle que par un contrat tacite, et un contrat de travail. Dis
lui simplement qu’il n’y aura rien entre vous, et que tu regrette
ton comportement si la dispute vient de toi. Mais honnêtement, comme
tu n’as pas l’intention d’avoir une relation sérieuse avec
elle, tu n’as pas vraiment à t’inquiéter.
Jack prit son air sérieux avant de comprendre que sa dernière
phrase ne servait à rien. Il me laissa cependant seule avec mes
pensées, pendant que je réfléchissais à ce que j’allais dire à
ces deux femmes.
Qu'en pensez-vous ? dites moi ce que vous en pensez, honnêtement.
L'envie d'écrire