lundi 6 février 2017

extrait numéro 8

Bonsoir, 

Je vous poste ma suite, que j'ai écrit d'une traite cet après-midi. Dites moi ce que vous en pensez.

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En quittant le boulot, je ne savais toujours pas si je devais l'appeler pour annuler au dernier moment où si je devais tenter ce dîner. En arrivant chez moi, je n'avais toujours pas trouver de réponse à ma question. Je décidais de promener Titan avant de faire quoi que ce soit.
Une petite voix me disait de ne pas aller à ce dîner, pas après ce qu'il s'était passé la veille. Ce baiser, que je n'arrivais pas à qualifier de désiré ou non, me poussais  à y aller. Ne serait-ce que pour avoir des explications, savoir ce qui lui était passé par la tête.
Une fois Titan promené, il ne me restais plus qu'une grosse demi-heure avant l'arrivée de Nicolas. Je filais rapidement dans la salle de bain et me fit couler une bonne douche chaude. La sonnette de ma porte me fit revenir sur terre. Sortant de la douche rapidement, enfilant seulement une grande serviette autour de la poitrine, je courus ouvrir la porte.
Il se tenait là, dans un costume bleu marine et tenait un bouquet de fleurs.

- Je ne vous dérange pas j'espère, dit-il avec un sourire magnifique.

- Entrez, je voue en prie. Faites comme chez vous...

L'absurdité de mes paroles me frappa au visage. C'était comme ça que tout avait commencé. Il parut me comprendre mais ne fit pas de commentaires.

- Vous étiez sans doute occupée. Préférez-vous que je reste dans le voiture ? Oh et tenez, dit-il en me tendant un bouquet de fleurs. C'est pour vous, j'espère que vous les aimez.

Le bouquet, d'une trentaine de roses rouges, roses et jaunes, sentait très bon. Les fleurs étaient très belles, de bonne qualité. Ce bouquet failli faire chanceler mes intentions, mais je réussis à me reprendre.

- Elles sont magnifiques, merci. Je vais bien les mettre dans un vase tout de suite et terminer ce que je faisais. Excusez-moi de vous accueillir dans cette tenue.

- C'est à moi de vous demander pardon de vous déranger pendant votre douche.

Un sourire passa sur son visage avant qu'il ne détourne le regard vers ma cuisine. Je suppose que me voir ainsi, à moitié nue et couverte uniquement d'une serviette, doit le mettre mal à l'aise.
Je met rapidement les fleurs dans un vase et retourne dans la salle de bain. L'eau qui coule a quelque peu refroidie mais cela calme mon cœur qui bat la chamade. Je ne me suis même pas rendue compte que je retenais ma respiration. Puis l'eau redevint chaude et je continuais de me frotter le corps et les cheveux.
Quelques minutes plus tard, je sortais et filais dans ma chambre pour enfiler ma tenue. Quelle robe choisir ? Une robe sophistiquée, simple ou cocktail ? Me rappelant le costume de Nicolas, je penchais pour une robe arrivant à mi-cuisse verte émeraude. Quelques bijoux discret, une trace de maquillage le tout complémenté par des escarpins noirs vernis, ainsi que la dentelle française pour les sous-vêtements. Un porte-jarretelle noire tenait mes bas, et je vérifiais qu'on ne voyait rien au travers de la robe avant de me diriger vers le salon.
Mes talons devaient résonner assez fort, car Nicolas était déjà debout dans le salon quand je sortais de ma chambre. Je vis son visage rougir quelque peu en me détaillant. Je décidais de ne pas rester sur cette impression et m'approchait de lui.

- J'espère ne pas avoir été trop longue, et encore désolée pour la tenue dans laquelle je vous ai accueilli.

Il réussi à reprendre une certaine contenance avant d'avaler sa salive nerveusement. Il me présenta son bras, que j'acceptais volontiers, puis nous sommes sortis de mon appartement.


Le restaurant était très chic. Situé proche des Champs-Élysées, l'établissement couplant restaurant et hôtel quatre étoiles, respirait le luxe. Le maître d'hôtel nous conduit vers un petit salon, privatisé pour notre dîner. Un serveur apparut pour nous prendre nos manteaux et nous donner les menus.
Nicolas, en parfait gentleman, m'aida à retirer ma veste. Je l'entendis expirer fortement en voyant mes épaules à nouveau à découvert. Je le sentais tout contre moi mais cette impression disparue quand il confia mes affaires au serveur. Nous nous sommes mis à table, essayant de nous cacher derrière nos menus, même si je sentais son regard qui tentait de percer cette pauvre barrière de papier cartonné plastifié.

- Avant de commence, j'aimerais vous demander quelque chose.

Ma curiosité piquée au vif, je descendis mon menu sur mes genoux pour le regarder.

- Je n'ai pas été très correct ce matin, ni hier soir. Et je ne m'en excuserais jamais assez. Je n'ose même pas essayer de comprendre la situation dans laquelle je vous ai mis hier, et ce matin quand, par pure méchanceté, j'ai invité Nathalie. Naturellement, j'ai annulé ce repas avec elle car je considère son comportement comme un abandon de poste. Je n'ai pas évoqué votre nom, c'est Jack qui est venu me le confirmer.

- Jack ?

Perdue dans le début de son discours, je ne me souvenais plus qui était Jack.

- L'homme qui sortait de mon bureau quand vous êtes entrée cet après-midi, me répondit-il calmement. C'est mon associé, spécialiste judiciaire, c'est à lui de préparer les contrats avec notre service DRH. Il m'apporte une aide précieuse.

Une voix mon esprit au clair, je l'encourageais à continuer.

- Comme je disais donc, je voulais vous demander de me pardonner. Mon comportement envers vous était injuste et, bien entendu, le regrettable accident de hier soir ne se reproduira pas. Pas sans votre consentement, cela va sans dire.

- Et si nous parlions de vos envies au lieu de parler de mon consentement ?

Alors qu'il relevait la tête vers moi, perplexe, le serveur vint prendre notre commande en apéritif. Nicolas commanda un alcool fort tandis que je demandais une limonade.
Repartit avec notre commande, le serveur ferma la porte de notre salon derrière et je vis Nicolas se détendre.

- De quelles envies parlez-vous ?

- Je parle de votre envie de m'embrasser, dis-je mystérieuse. Vous m'avez proposé que cet accident ne se reproduirait plus sans mon consentement. Mais pensez-vous à vous ? Que se passera-t-il si l'envie de m'embrasser devient trop forte et que je vous repousse ? Est-ce que cette situation se répétera sans fin jusqu'à ce que nous en ayons fini avec ce contrat ?

Nicolas ne comprenait toujours pas ce que je voulais dire. Je tentais donc d'être plus claire.

- Soyons honnêtes envers nous même, même si je vous ai repoussé après le baiser d'hier, je ne peux pas vraiment dire qu"il ne m'ait pas fait d'effet. A vrai dire, cela fait une éternité qu'on ne m'avait pas embrassé de la sorte.

Je me remuais sur mon siège, ne sachant comment expliquer la suite.

- Mais vous comprenez, je dors d'une relation assez difficile et qui s'est mal terminée. Je ne suis pas prête à en engager une autre pour le moment. C'est pour cela que je vous ai repoussé hier, et c'est aussi pour cette raison que je vous repousserai tant que je n'aurais pas fait le vide dans ma tête.

J'avais sorti ces mots sans même respirer. Les joues de Nicolas tournèrent au rose léger, avant que ce dernier ne se concentre à nouveau sur le menu.
Le serveur nous apporta nos boissons, puis se retira de nouveau. Et ce fut au tour de Nicolas de prendre la parole.

- C'est encore très récent, je suis désolé de vous avoir mis mal à l'aise. Je vous prie de m'excuser de mon accès de joie d'hier.

Je ne sus réprimer un gloussement, qui fit relever la tête de mon interlocuteur.

- Cela fait quand même quelques années, c'est juste que je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que cette personne m'a trompé comme il a pu le faire.

- Si j'étais cet homme, jamais je n'oserais penser une seule seconde à vous blesser. C'est pour cette raison que mon comportement d'hier m'exaspère : je ne supporte pas l'idée de faire du mal à une femme. Et il semblerait que vous faire du mal m'est encore plus insupportable.

Je le regardais maintenant d'un air nouveau, plein de reconnaissance. Une vague de chaleur s'empara de mes joues et je trempais mes lèvres dans ma limonade. Nicolas faisait tourner distraitement son alcool dans son verre.

- Je me demande bien à quoi vous pensez, dis-je joueuse. Si nous devons avoir une relation d'affaire, au sens où je l'entends, il faudra apprendre à tout nous dire. Même mes choses les plus insignifiantes.

Il darda sur moi un regard surpris.

- Je pensais simplement à la tête de Nathalie. Je pense que je vais me faire remonter les bretelles demain matin au bureau.

- Mais elle n'a pas à le faire. Après tout, vous êtes son patron. Je n'ai pas déserté mon poste car vous m'avez invité ici ce soir. C'est elle qui a décidé, de sa propre initiative, de briser son contrat, de quitter son poste pour un dîner. Je ne l'aurais pas fait, même si c'était un dîner avec le grand patron...

- Alors vous n'auriez pas quitté votre poste ? Intéressant...

Croisant les mains devant lui, il posa ses deux index en travers de ses lèvres. Instinctivement, mes yeux se plantèrent sur le bout de ses doigts, avant que je ne me reprenne.

- Exactement, parvins-je à articuler. Son rôle était de faire l'inventaire des dossiers asiatiques et de sortir des archives tous les documents susceptibles de nous aider pour le contrat avec les japonais. Elle n'a pas effectué la tâche pour laquelle elle est payée. Mais je suppose que ce n'est pas de cela que vous parlez, n'est-ce pas ?

Il me regardait, amusé de ma petite crise de colère.

- En effet. Je parlais du fait que vous devez bien être la seule personne à ne pas vouloir quitter votre poste quand je l'invite à dîner. Si je ne vous connaissais pas un minimum, je le prendrais sans doute mal en me disant que je ne vous attire pas.

Mon cœur rata un battement.

- Mais bien évidemment, je sais que vous êtes professionnelle. Rien de plus. De toute façon, vous m'avez bien expliqué que c'était impossible pour le moment, malgré le fait que votre ancien petit-ami ne soit plus auprès de vous depuis quelques années.

Surprise par son ton désinvolte, je tentais une explication.

- Cela fait actuellement trois ans. Je l'ai rencontre aux USA, nous fréquentions les mêmes cours à l'université. Nous étions heureux, jusqu'à ce que je le surprenne avec une autre femme. Lorsque j'ai demandé des explication, il m'a juste avoué que je n'étais pas une relation sérieuse. Tout au mieux une personne avec qui il aimait être car j'étais de bonne compagnie. Nous nous sommes quittés en assez mauvais terme et, de cette relation, est née mon activité annexe. Apparemment, on me considère comme une bonne personne de compagnie...

Nicolas se rapproche soudain de moi et prend ma main dans la sienne.

- Jamais il n'aurait dû penser cela de vous, Sophie. Même si c'était le cas, ce n'était pas très habile ni gentleman de l'avouer. Vous êtes une personne agréable, polie, intelligente et belle. Vous ne devriez pas continuer ce rôle de "femme de compagnie" qui, soit dit en passant, est un mot assez sordide vous ne trouvez pas ?

Je le regardais avec étonnement. Un sourire passa sur ses lèvres et je lui répondis de la même façon. Souhaitait-il vraiment que j'arrête mon travail d'escorte, pour gagner ma vie honnêtement ?

- Pourquoi souhaitez-vous que j'arrête ce travail ? Il me rapporte beaucoup d'argent vous savez.

- Et je sais aussi que vous n'êtes pas intéressée par l'argent. Sinon vous auriez refusé le poste dans mon entreprise. Vous cherchez juste une solution à votre problème. Si cela ne tenait qu'à moi, je vous aurais déjà embauchée. Mais cette contrainte de mois d'essai m'en empêche.

Je me sentais mal à l'aise et je décidais de croiser les jambes. Son regard alla vers le bas de la table et je le vis avaler sa salive.

- Pourquoi ce dîner alors ? Si c'était juste pour vous excuser, vous auriez pu le faire au travail tout à l'heure, comme vous l'avez fait. Vous n’étiez pas obligé d'annuler votre rendez-vous avec Nathalie pour dîner avec moi.

Nicolas se frotta le bout des doigts sur ses lèvres et se pencha en avant.

- Je vais vous faire une autre confidence : je ne supporte plus le rentre-dedans que me fais Nathalie. Vous l'avez sans doute remarquer, vous qui avez une bonne expérience de l'attitude féminine. Elle ne fait que minauder. Cela fait quelques temps que je pense à la changer de service. Alors je voulais revoir notre contrat, il se peut que d'ici peu de temps vous deviez prendre le poste de Nathalie.

Il se recule et son expression s'adoucit d'un coup. Il me lance un sourire magnifique.

- De plus, j'aime connaître mes associés, je voulais donc que l'on parle un peu plus de ce que vous attendez de ce travail, de mon contrat envers vous et, pourquoi pas, parler de notre collaboration future.

Je sentais les sous-entendus dans sa voix, mais je trouvais ça agréable de se sentir désirée pour autre chose que pour mes compétences d'escorte. Mais je l'arrêtais d'un coup, en levant la main.

- Je ne peux pas parler de ça sans avoir bu un verre, voire deux. Vous seriez surpris de voir à quel point je peux me détendre après un verre, dis-je devant sa mine intriguée.

Je me lève et m'approche de lui, prend son verre dans ma main et le boit d'une traite. Le scotch me brûle la gorge et je le sens couler dans mon estomac. Je suis si proche de Nicolas que je peux sentir son parfum. Je pose ma main sur son épaule, qu'il prend et apporte à ses lèvres. Ce simple contact me fait rougir.

- C'est très agréable de vous voir rougir. Est-ce le baise-main ou l'alcool ?

Alors que je cherche une réponse, le serveur revient dans notre salon et nous demande si nous avons fait notre choix. Nicolas prend un plan bistrot : un beau morceau de viande avec crudités. Je choisis une salade césar.
Une fois le serveur partit, Nicolas se retient de rire.

- Que se passe-t-il ? lui demandais-je.

- J'ai toujours cru que vous étiez végétarienne, ça me fait plaisir que vous mangez un peu de viande.

Son enthousiasme me donne le sourire.

- Veuillez me pardonne,r Monsieur Guillot, mais je suis une sportive : je fais donc attention à mes apports caloriques.

- Je me rend compte que je ne vous ai jamais demandé quel type de sport vous pratiquez.

Je reste debout près de lui, sa main sur la mienne. Je n'ai pas envie de partir.

- Je suis danseuse. J'étais danseuse dans une grande école il y a quelques années. Puis une blessure m'a forcé à arrêter. J'aurais pu aller loin dans le monde de la danse, mais je dois me contenter de donner quelques cours : la prof du club de danse près de chez mois'est cassé la jambe en tombant dans les escaliers. Actuellement j'entraîne un groupe de filles qui ont un casting d'ici deux semaines.

Nicolas me regarde, fasciné par ce détail de ma vie. Le scotch fait déjà effet dans mon organisme, qui n'a rien avalé depuis la pause déjeuner. Je sens comme un malaise et Nicolas me place sur ses genoux.

- J'aurais pu retourner à ma place, vous savez.

- Je préfère t'avoir tout contre moi, au cas où tu ferais un véritable malaise.

Il en est revenu aux tutoiements. Il cale délicatement une mèche folle de cheveux derrière mon oreille. J'ai soudain envie de l'embrasser. Mais je me retiens, je ne veux pas briser ce moment.
Nous restons ainsi longtemps, jusqu'à ce que nos plats arrivent. Le serveur, toujours aussi professionnel, ne remarque même pas que plus rien ne compte que nos regards tournées l'un vers l'autre, et ma main posée dans la sienne.


Voilà, qu'en pensez-vous ? Seriez-vous partant pour une image par chapitre publié ? Dites moi ce que vous en pensez.

L'envie d'écrire